Le passé à venir insiste sur la dimension passée de ce qui va survenir. Il serait donc logique, en prenant l’exemple du verbe aimer, de le faire débuter par un auxiliaire au passé et de le terminer par un futur. Ainsi pourrions-nous dire J’avais aimerai pour désigner le plus précisément possible ce qui, dans les événements qui se produiront demain, s’est déjà psychiquement effectué et ne relève donc pas de l’avenir. Car ce n’est pas un futur que désigne le passé à venir, mais quelque chose qui, pour appartenir aux deux dimensions chronologiquement opposées, est irrepérable dans le temps.
A l’inverse, le futur advenu insiste sur la dimension psychologique future de ce qui s’est produit. Il pourrait donc, suivant la même logique, se composer d’un auxiliaire au futur suivi d’un verbe au passé. Ainsi pourrions-nous dire : j’aurai aimais pour décrire ce qui, dans les événements qui se sont passés hier, pour s’être enfin produit, va demain advenir, c’est-à-dire devenir pleinement nôtre.
Des formes grammaticales certes étranges et auxquelles nous ne sommes pas encore accoutumés, mais qui montrent bien, précisément par la difficulté à les formuler et à les utiliser, combien nous sommes dépendants, dans notre représentation de nous-mêmes, de schémas temporels classiques, dont les catégories scolaires nous empêchent de nous évader.
aptonyme
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Je me souviens que François George, dans l’épisode « À quoi servent les
philosophes ? » d’*Apostrophes* du vendredi 18 janvier 1980 (jour
anniversaire de...
Il y a 9 heures
1 commentaire:
j'ai bien comprendrai
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